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samedi 17 juin 2017 à 18h30

Occupation festive et populaire contre l'embourgeoisement de la place.

Aujourd'hui, sur PDM, des bandes de flics persécutent des roms en leur demandant de quitter le territoire. Demain, les Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) déposeront les experts du Capitalisme sur le seuil des bars devenus des enseignes bio et les concerts labellisés par la Mairie feront le bruit d'une image de synthèse

La liberté d'aller et venir gratuitement entre les temples de la marchandise est vantée dans une hypocrite allégresse... Vinci colonise des terrains vagues afin d'investir notre « cadre de vie »...

Partout où le béton est promis, se réalise le mensonge du Progrès.

L'urbanisme incarne un paradoxe : celui de la vision d'une ville homogène, mais cloisonnée par de multiples frontières entre quartiers d'activités bien définis.

Chaque lieu doit avoir sa fonction figée, vouée toute entière au fonctionnement d'un Grand-Tout.

Le pouvoir s'est fondu dans le décor et nous avons intégré les comportements adaptés à chaque environnements : ici l'endroit pour travailler, là pour se détendre, là-bas pour dormir, là pour faire la fête. Tout est conçu pour que l'on se croise sans se rencontrer. Pour que tout bouge et que rien ne se passe.

Ainsi, nous marchons, sous l'œil des caméras, de rue en rue et de place en place, sur la dalle uniformisée par la consommation.

Tant d'expériences ainsi conjurées...

Grâce à l'urbanisme, pas besoin de répression classique, notre conformité aux murs agit sur nous comme une police invisible, nulle part localisable. Voici venu le temps de l'endo-flicage des corps.

Avec le Plan Local d'Urbanisme (PLU), Poitiers devient ce type de lieu qu'on appréhende d'un seul regard.

Grand Poitiers démolit toutes discontinuités où se côtoient encore des expériences non-marchandes : friches, bâtiments abandonnés, ruelles, passages, enchevêtrements.

Claeys gouverne en chef d'entreprise : il faut optimiser l'espace, il faut que ça soit fluide, que ça circule, que rien n'entrave l'Économie, mais sans faire de « coupe rase » - en adaptant petit à petit la forme de la ville au modèle de la forme de vie dominante : celle de l'Entrepreneur.

En filigrane, ça veut dire virer les pauvres et toutes formes de déviances, de refus et d'inaptitudes à ce monde.

C'est, littéralement, préparer le terrain à la prochaine loi Travail, à ce que doit être la ville selon Macron : une start-up nation.

La Place du Marché est peu à peu gagnée par cette logique. Aux patrouilles de Police de plus en plus récurrentes, à la chasse aux mendiants, se superposent les caméras de vidéo-surveillance, accélération d'un processus d'embourgeoisement certain.

Comme certains habitants des Couronneries qui protestent contre le prochain réaménagement de leur quartier, nous refusons que le pouvoir s'accapare encore plus PDM.

Nous voulons rompre avec l'organisation humaine à laquelle l'urbanisme nous accule en appelant à une ingouvernable fête populaire le 17 juin 2017 - à partir de 18h30, Place du Marché.

Source : message reçu le 15 juin 17h