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samedi 16 mars 2019 à 13h12

2 parties : 1 2

Marche des Solidarités

Ensemble face à l'oppression et la répression : Riposte populaire !

Nous, familles des victimes tuées, violées, mutilées, blessées par la police ;
Nous, migrant.e-s chassé.e-s, torturé.e-s, traumatisé.e-s, persécuté.e-s par l'État et le système des frontières ;
Nous, habitant.e-s des quartiers populaires harcelé.e-s et humilié.e-s au quotidien par les forces de police et ciblé-e-s par le racisme d'État ;
Soutenu.e-s par des collectifs, des associations, des syndicats et des partis politiques ;
Nous marcherons ensemble, contre le racisme d'État et les violences policières

Samedi 16 mars 2019 à 13h12, Place de la Madeleine à Paris.

Dans un contexte où les violences policières, d'abord principalement exercées dans les quartiers populaires, s'étendent de plus en plus à toute la société.

Dans un contexte d'état d'urgence constitutionnalisé où nos libertés reculent et les violences d'État gagnent du terrain contre l'ensemble de la population, avec notamment depuis le 17 novembre plus de 1000 condamnations, près de 3000 blessé.e-s, dont une centaine gravement, et plus de 20 mutilé.e-s et 1 morte Mme Zineb Redouane.

Dans un contexte où le racisme d'État progresse, nous protesterons, contre la logique du capitalisme qui divise pour mieux régner et briser le tissu social, contre l'apologie de la haine de l'autre, contre le délit de solidarité, contre toutes les formes de discriminations qui privent leurs victimes de leurs droits à l'embauche, au logement, à la santé, à l'éducation.

Nous protesterons contre l'impunité policière et pour la mémoire de celles et ceux morts sous les coups des violences policières.

Nous manifesterons pour le droit d'exister et de protester, pour le droit d'être ce que nous sommes et pour le droit d'exprimer publiquement nos opinions politiques.

Nous manifesterons pour construire une société égalitaire fondée sur la justice, la vérité et la dignité de chacun.e.

Ensemble, pour exiger un autre modèle de société :

  • Vérité et Justice pour toutes les victimes de violences policières et du système des frontières
  • Interdiction de la Clé d'étranglement, du Pliage et du Plaquage ventral (Techniques d'immobilisation mortelles utilisées par la police) et des contrôles au faciès
  • Retrait des LBD, des Flashball, de tous les types de grenades et du pistolet à impulsion électrique
  • Régularisation de tous les sans-papiers et abrogation de la loi asile-immigration
  • Liberté de circulation et d'installation et fermeture des centres de rétention
  • Abrogation de toutes les lois xénophobes et racistes
  • Égalité des droits dans l'accès au logement avec ou sans papiers, l'emploi, la retraite, la formation et la santé
  • Droit des résidents des foyers à un logement décent et stable, qu'il soit individuel ou collectif
  • Droit à la vie privée, droit d'héberger, droit de maintenir ses pratiques culturelles de solidarité et d'entraide dans les foyers.

Signataires :

des collectifs de sans-papiers :

CEESSP (Collectif étudiants étrangers Lyon), CISPM (Coordination Internationale des Sans-Papiers et Migrant-e-s, CSP 17-Foyer St Just, CSP20, CSP59, CSP75, CSP95, Droits Devant !!

des collectifs et associations de victimes et de familles de victimes des violences policières :

Assemblée des blesséEs, Collectif des mères solidaires, Collectif Justice pour Angelo, Collectif Justice et Vérité pour Ali Ziri, Collectif Justice et Vérité pour Babacar Gueye, Collectif Urgence Notre Police Assassine, Comité Vérité et Justice pour Adama, Comité Vérité et Justice pour Gaye, Comité Vérité et Justice pour Lamine, Comité Vérité et Justice pour Wissam, Collectif Vies Volées,

et de :

20è Solidaires avec tou-te-s les migrant-e-s, Action Antifasciste Paris-Banlieue (AFA Paris-Banlieue) Assemblée citoyenne de Paris 14, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (ACORT), Assemblée de la Multicontinentale, Association Culturelle des Travailleurs Immigres de Turquie (ACTIT), Association Femmes Plurielles, Association Hirondelle de Martigné-Ferchaud (35), Association de Solidarité et d'Information pour l'accès aux droits des étrangers extra communautaire (ASIAD), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), ATTAC-Rennes, Association pour la paix en Syrie, Association WISE, Centre de recherche et d'information pour le développement (CRID), Cercle Louis Guilloux, CADTM France, Collectif Cases Rebelles, Collectif de Défense des jeunes du Mantois, Collectif Faty Koumba, Collectif Irrécupérables, Collectif solidarité migrants Paris Centre, Collectif de soutien de l'EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es, Collectif Ni guerre Ni état de guerre, Collectif Ivryen de Vigilance Contre le Racisme (CIVCR), Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l'Homme en Tunisie (CRLDHT), D'ailleurs Nous Sommes d'Ici 37, D'Ailleurs Nous Sommes d'Ici 67, DesLitsSolidaires, DiEM25 France, Droit au Logement (DAL), Droits Ici Et Là-bas (DIEL), Fédération des associations de solidarité avec tous-te-s les immigré-e-s (FASTI), Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Femmes Egalité, Femmes en lutte 93, Fondation Frantz Fanon, Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP), La Révolution est en Marche, Le paria, Rassemblement Citoyen En Normandie, Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture (REMCC), Réseau Foi et Justice Afrique Europe, Riposte antifasciste, Survie Ile de France, Union Juive Française pour la Paix (UJFP), Union des Tunisiens pour l'action citoyenne (UTAC), Zone de Solidarité Populaire 18 (ZSP18),

ASSO-Solidaires, Section CGT de la Cite Nationale de l'Histoire de l'Immigration, Emancipation tendance intersyndicale, Fédération Sud-PTT, Union syndicale Solidaires,

NPA, OCL Paris, PCOF, PIR,


Justice pour Angelo, soutien à la famille Garand !

Angelo Garand : préjugé coupable de sa mort

Voilà un an, dix mois et sept jours que notre proche Angelo Garand, un Voyageur de 37 ans, a été tué de 5 balles dans le thorax par deux gendarmes de l'Antenne du GIGN de Tours, le jeudi 30 mars 2017, vers 13h, à Seur. Six mois plus tôt, détenu pour vol à Vivonne, il n'avait pas regagné sa cellule, restant auprès des siens après une journée de permission de sortie familiale. Il savait qu'il aurait un jour à en payer le prix, avec un allongement de sa peine, mais n'aurait jamais pensé qu'il lui en coûterait la vie. Le 30 mars 2017, Angelo venait de rejoindre la famille réunie autour d'une grillade chez ses parents, quand le commando de l'AGIGN a pris d'assaut la propriété, mettant les convives à terre et en joue dans les cris, agenouillant et menottant les hommes dans le dos, fouillant brutalement les lieux. Les militaires allaient repartir quand un léger bruit s'est fait entendre, attirant leur attention vers une petite remise où Angelo s'était par réflexe réfugié à leur arrivée. Alors tout s'est précipité. Au lieu de rester postés à l'extérieur, près de la seule issue possible, en demandant à leur « target » (cible) de se rendre, cinq hommes ont couru dans la grange et immédiatement leurs tirs ont retenti, sans sommations. Puis, contrastant avec les hurlements de nos proches, un long silence a régné à l'intérieur du réduit.(...)

Les non-dits du non-lieu

Notre appel du non-lieu a été examiné le jeudi 10 janvier par la Chambre de l'instruction de la Cour d'Appel d'Orléans, dans un entre-soi judiciaire dont nous étions exclus. Le déroulement de l'audience laisse peu d'espoir quant à la décision qui sera rendue ce jeudi 7 février. L'attente a été longue dans les couloirs du tribunal, pendant que nos avocats plaidaient en notre nom, afin que la justice daigne ouvrir l'indispensable procès concernant la mise à mort d'Angelo. C'est la condition pour que nous les plaignant⋅es ayons enfin le droit de parler en personnes, face à la partie adverse, dans l'enceinte d'un tribunal. Nos proches qui ont vécu le cauchemar d'être présents au moment des faits, doivent pouvoir en témoigner. Les tueurs d'Angelo, leurs collègues, leurs hiérarchies, doivent être confrontés aux incohérences et aux invraisemblances entachant leurs déclarations, afin que soient publiquement mises en lumière les zones d'ombre du dossier.

Quelle nécessité, quelle proportionnalité y avait-il à envoyer, pour interpeller Angelo, un commando de l'AGIGN à l'assaut de notre réunion familiale, en présence d'un enfant de 3 ans, sinon en raison de notre étiquette de « membres de la communauté des gens du voyage » comme le disent et l'écrivent les autorités ? (...)

Le cycle des mises à morts et de leurs commémorations ne s'arrêtant jamais, nous étions présent⋅es de toute notre affection auprès de la famille El Yamni le 5 janvier dernier à Paris, pour Wissam sept ans après son interpellation mortelle. Le 19 janvier nous avons rejoint à Béthune la première douloureuse Marche de la famille Lenfant pour Henri, un autre Voyageur tué par un membre d'une autre Antenne régionale du GIGN, celle de Reims. Faute de pouvoir faire le déplacement, nos pensées accompagnerons la famille Camara, pour Gaye un an après, ce 9 février à Champs-sur-Marne. Puis après la Marche des Solidarités contre le racisme d'État et les violences policières le 16 mars à Paris, nous vous donnons rendez-vous le 30 mars à Blois pour commémorer Angelo deux ans après, et nous renforcer solidairement, dignement et tendrement dans nos luttes communes si dures.

Depuis le premier cri de vie, nous sommes impuissants face à la mort,
ne laissons pas s'installer l'impuissance face à l'injustice.

La famille Garand et ses soutiens,
Le 6 février 2019

source : https://paris.demosphere.net/rv/64469