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vendredi 7 mai 2021 à 11h

Manif' de soutien contre l'expulsion du TAP :

TAP-tribunal // Tribunal-TAP

Public · Organisé par Occupation TAP - Théâtre Au Peuple

https://fb.me/e/28IpOWKz0

Nous, occupant.e.s du Théâtre Au Peuple, avons reçu, de la main de la police, le 1er mai 2021, après la manifestation, une requête en référé et une convocation au tribunal administratif le 07 mai 2021, à la demande de la communauté urbaine de Grand Poitiers et en vue de notre expulsion. Nous tenons, ici, à rappeler, pour notre défense, le contexte des faits reprochés.
Nous contestons le fait d'être « sans droit ni titre »
- Le 15 mars 2021 : nous nous sommes présenté.e.s sur le parvis du TAP en vue d'une occupation en adhésion au mouvement national d'occupation des théâtres. Nous avons été reçu.e.s par la direction du T.A.P. et invité.e.s à entrer. Le directeur Mr Jérôme Lecardeur a annoncé : « Soyez les bienvenu.es » devant une centaine de personnes présentes. S'en est suivi une conciliation avec la direction pour organiser notre présence en bonne intelligence notamment en ce qui concernait les nuits. La direction du TAP nous a remis un badge permettant une ouverture des portes de 9h à 21h. Un rendez vous quotidien a été institué avec la direction, passé ensuite à trois rendez vous par semaine à la demande de la direction, et dûment suivis. Ces rendez-vous ont été interrompus unilatéralement par la direction le 26 avril 2021.
- mardi 20 avril : Visite de Mme la Maire de Poitiers Léonore Moncond'huy et Mme la présidente de Grand Poitiers, Florence Jardin au TAP, qui avaient reçu un mail informant de la fermeture du TAP pour cause de non-conformité aux normes de sécurité. Une dérogation était possible pour continuer d'occuper le jour mais pas la nuit (le TAP est un ERP, pas un lieu de sommeil). Mme La Maire et La Présidente de Grand Poitiers nous ont incité.es à leur
proposer d'autres lieux pour continuer l'occupation sans toutefois prendre part à la recherche. Nous avons demandé un délai à Mme la Maire de Poitiers pour nous organiser. Il nous a été accordé de pouvoir y dormir jusqu'au dimanche 25 avril inclus.
- lundi 26 avril: Dans un souci de maintien du dialogue, 4 d'entre nous se sont rendu.e.s à la mairie pour demander un délai supplémentaire d'occupation de nuit jusqu'au 2 mai en vue de préparer le 1 er mai et notre manifestation du 30 avril dans le cadre des « vendredis de la colère » (appel national contre la réforme de l'assurance chômage). Nous avons également discuté des alternatives de lieux pour continuer notre mouvement.
Toutes les solutions que nous avons proposées ont été rejetées. Mme la Maire nous a incité.e.s à prévenir la Préfecture du maintien de notre occupation, ce que nous avons fait.
- mardi 27 avril : Nous avons reçu un appel de la mairie vers 17h nous informant de la visite de Mme la Maire, Mme la présidente de Grand Poitiers, l'adjoint à la culture, Monsieur Charles Reverchon Billot et un directeur de cabinet une heure plus tard. Ils nous ont affirmé qu'aucun délai supplémentaire ne serait accordé. Le Directeur du TAP qui nous a rejoint nous a précisé que même si nous n'occupions plus pendant la nuit, il n'y aurait aucun problème pour l'occupation de jour.
Nous sommes resté.e.s sur nos positions et les avons informé.e.s à 18h30 qu'il y aurait des dormeurs et des dormeuses la nuit du 27 au 28 avril afin de préparer une Assemblée Générale (AG) exceptionnelle devant statuer de la suite du mouvement. Nous avons également informé le directeur et le directeur technique du TAP de la tenue de cette AG exceptionnelle à laquelle ils se sont rendus.
Nous revendiquons le droit d'user du Domaine Public pour en défendre son service qu'il soit de la culture, de l'emploi ou du social.
-mercredi 28 avril : Lors de l'AG exceptionnelle nous avons fait part à la direction de notre souhait d'organiser une réunion tri partite (TAP, Mairie et occupant.e.s). Ceux ci nous ont répondu qu'ils y étaient favorables si cela venait de la mairie.
Lors de cette AG exceptionnelle nous avons décidé de ne plus dormir au TAP mais de l'occuper de 9h à minuit afin de préparer nos actions et de maintenir le lieu de débat démocratique que nous avons construit.
A ce sujet nous avons écrit un communiqué aux élu.e.s, les informant de notre décision, convaincu.e.s du soutien politique dont ils et elles nous avaient fait part à plusieurs reprises. Le soir même un huissier de justice venait, à la demande de la Communauté Urbaine, constater notre occupation.
Cette visite augurait du changement de ton des échanges. En effet le lendemain Mme la présidente de Grand Poitiers ordonnait une requête en référé à notre encontre. Il est écrit dans ce référé qu'il nous « a été signifié mercredi 29 avril qu'une telle décision (de
maintenir l'occupation de 9h à minuit) impliquerait une ordonnance d'expulsion et l'intervention des forces de l'ordre, mettant de ce fait un terme à l'occupation de jour comme de nuit. ». Nous contestons fermement cette affirmation, et toute information de la mairie en ce sens.
Nous contestons le fait d'être seul.e.s à « faire peser des risques trop importants aux personnes et aux biens » au sein du TAP.
Nous n'avons jamais souhaité mettre la vie des personnes en danger. Le matériel les locaux et ont été respectés et ce en bonne intelligence avec le personnel d'entretien.
Les dysfonctionnements du désenfumage et de l'éclairage de sécurité sont connus depuis plusieurs années. Si les normes ont changé récemment cela n'a pas perturbé les conditions d'exploitation du TAP jusqu'à la tenue du festival de danse (Festival A Corps) du 31 mars au 8 avril. (passage de la commission le 6 avril).
Nous avons respecté toutes les consignes de sécurité et un agent de sécurité incendie (SSIAP) est présent à nos côtés.
Lors de nos rendez vous avec elles et eux les élu.e.s et le direction du TAP ont plusieurs fois fait allusion au coût de notre présence (SSIAP et agentes d'entretien). Nous posons la question :
Quel problème y a t-il à créer de l'emploi pour soutenir un mouvement qui s'inscrit dans la défense des précaires et du droit à la culture, notamment l'emploi de personnes souvent invisibilisé.e.s mais indispensables au spectacle vivant ?
Conclusion
Nous avons décidé d'occuper le TAP dans le but de porter la voix de toutes celles et tous ceux qui sont menacé.e.s par les changements de société prévus par le gouvernement et impactant les plus précaires.
Nous maintenons notre occupation jusqu'à satisfaction des 7 exigences portées à ce jour par la coordination nationale des théâtres occupés : la première étant « le retrait, pur et simple
de la réforme de l'assurance chômage ».
Nous nous positionnons clairement dans un changement radical de société qui place en priorité l'être, le vivant et le bien commun (communiqué de presse du 28/04/2021).
Alors que se profile la réouverture des théâtres et qu'aucune mesure n'a été prise pour garantir les revenus des travailleuses et des travailleurs précaires en général ni celles et ceux de la culture en particulier, nous sommes passé.e.s, en quelques semaines de
la part de nos élus.e.s, d'un discret soutien politique en parole à des menaces de recours à une intervention policière en acte.
Nous sommes un mouvement social et politique et pourtant nous nous sentons aujourd'hui, de par l'action en justice à notre encontre, méprisé.e.s et attaqué.e.s dans notre engagement. Nous attendons des actes de soutien effectifs au-delà des discours déjà
prononcés.

Source : message reçu le 5 mai 11h