Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

mardi 23 novembre 2021 à 18h

Débat à La Grotte sur deux épisodes peu connus de l'histoire récente espagnole

Deux ouvrages nouvellement sortis seront présentés par Pierre-Jean Bourgeat, leur traducteur, à l'occasion de ce débat :

Asturies 1934 - Une révolution sans chefs, Ignacio Diaz (Smolny, 256 p., 10 €, juin 2021).

En octobre 1934, suite à l'entrée au gouvernement espagnol de la droite la plus conservatrice, une grève insurrectionnelle explose dans les bassins miniers des Asturies. Le prolétariat, uni à la base en une Alliance ouvrière révolutionnaire, proclame la République socialiste. Pour suffoquer la rébellion, 30 000 soldats sont envoyés, dirigés par un certain général Franco. Se joue alors la répétition générale de la révolution de 1936 et de la guerre qui devait y mettre un coup d'arrêt.

L'ouvrage, complété par un important dossier, retrace l'élan et l'écrasement de l'éphémère « Commune asturienne », épisode peu documenté en français mais aux enjeux mémoriels et historiographiques encore vifs.

• Maquis - Histoire des guérillas anti-franquistes, Secundino Serrano (Nouveau Monde, 512 p., 21,90 €, octobre 2021).

On sait généralement que la guerre civile espagnole (1936-1939), marquée par une révolution sociale, une contre-révolution et le triomphe des réactionnaires, a fait plus de 500 000 morts et, en gros, autant d'exilés. Il est assez connu que la répression franquiste s'est prolongée bien après la fin officielle de la guerre, transformant le pays en prison et faisant environ 80 000 victimes supplémentaires. Il est beaucoup moins su que, dès la fin du conflit et jusqu'aux années 1950, la seule opposition réelle au régime a été constituée par des groupes armés qui ont continué le combat sur les deux tiers du territoire.

L'historien Segundino Serrano a déroulé cette histoire en détail, région par région. Elle a pour des raisons évidentes été tue par le franquisme, mais elle a aussi été volontairement oubliée pour des raisons plus surprenantes par son opposition - en particulier un Parti communiste qui avait pourtant été un bon moment la seule faction à s'engager franchement dans la voie des armes.

Source : message reçu le 2 novembre 08h